Méthodologie


2.1. Méthodologie

2.1.1. Définition des tronçons homogènes

À la recherche de références scientifiques pour la détermination de tronçons homogènes du point de vue de l’hydromorphologie, nous avons découvert le travail en cours par le CEMAGREF et l’ONEMA sur l’outil SYRAH (Système Relationnel d’Audit de l’Hydromorphologie des Cours d’Eau – SYRAH CE).

À l’époque, l’outil en lui-même n’était pas consultable (peut-être pas encore né non plus!) mais nous avons pu utiliser une partie de ce travail : « Principes et méthodes de la sectorisation hydromorphologique » et notamment la méthodologie de discrimination des tronçons (voir illustrations ci-dessous).

L’ensemble du réseau hydrographique du SYMBA a été tronçonné selon les modification des variables suivantes:

  • la largeur et la nature du fond de vallée géologique;
  • la pente et la forme du fond de vallée ;
  • selon l’ordination de Strahler (notion de confluent).

Ce tronçonnage s’est montré plutôt fiable et à été majoritairement validé lors des relevés de terrain. Il a toutefois été quelque fois adapté lors de la présence d’ouvrages hydrauliques particulièrement impactant sur le cours d’eau.

Chaque tronçon a été codifié :

  • 1 ou 2 initiales du cours d’eau (A : Antenne, SO : Soloire, D : Dandelot) ;
  • numéro du tronçon par ordre croissant (quelques exceptions pour des tronçons ajoutés à posteriori à l’amont de celui nommé « 0 » ainsi nommés « 0_1 », « 0_2 »,…
  • éventuellement complété par l’ordre de diffluence, comme pour les biefs de moulins parfois emboîtés les uns aux autres : « -1 », « -2 »,…

Cela donne des codes tels que : A5, A5-1 (pour un bief de moulin), …

ENTITÉ
GÉOGRAPHIQUE
LINÉAIRE
INVENTORIÉ
NOMBRE DE
TRONÇONS
LONGUEUR MOYENNE
PAR TRONÇON
Affluents
Rive droite
40943 30 1365
Antenne amont
Et Saudrenne
86933 75 1159
Antenne aval 69346 64 1084
Briou 38041 27 1409
Coran 24667 20 1233
Romède 4178 3 1393
Soloire 93696 41 2285
TOTAL 357804 260 1418

2.1.2. Inventaire en plein des cours d’eau

Cf fiche de terrain en annexe: recto et verso

La fiche de relevé est divisée en 7 parties :

Paramètres et indicateurs de la fiche de relevé terrain

pgr2_2_v2

Nous avons ainsi répertorié 358 km de cours d’eau pour un total de 260 fiches de relevés / tronçons homogènes. Cela fait une longueur moyenne de 1,42 km par tronçon homogène.

2.1.3. Visite des ouvrages hydrauliques

Une grande partie des ouvrages hydrauliques du bassin de l’Antenne avaient été répertoriés lors d’un étude commandée à l’UNIMA. Chaque ouvrage avait fait l’objet d’une fiche descriptive comportant notamment les dimensions et l’état.

Ces données ont été numérisées sur notre Système d’Information Géographique puis ont été ajoutés les nouveaux ouvrages trouvé lors des relevés en pleins. Chacun à fait l’objet d’une visite ultérieure lors de laquelle a été renseigné la « fiche ONEMA ». Les ouvrages situés sur les cours principaux ont été visités par l’ONEMA lors de l’inventaire 2009-2010 et tous ceux situés sur les affluents par nos soins en suivant la méthode ONEMA : Expertise des obstacles à la libre circulation de l’anguille – note méthodologique – P. Steinbach le 16/11//06.

Ces fiches (cf. fiche diagnostic franchissabilité Anguille) nous permettaient d’évaluer directement la capacité de franchissement de ces ouvrages par les anguilles. L’Antenne est également classée pour la Truite de mer, nous avons donc retravaillé sur des indicateurs de franchissabilité pour les salmonidés avec la Fédération de pêche de Charente-Maritime et l’ONEMA grâce à la bibliographie en leur possession.

ENTITÉS
GÉOGRAPHIQUES
CLAPET DÉVERSOIR MADRIERS SEUIL FIXE SIPHON VANNE
VERTICALE
Antenne amont 7 11 18 1 0 12
Briou 0 1 15 4 0 8
Affluents rive droite 3 0 13 3 5 10
Antenne aval 4 6 13 6 0 22
Coran 0 4 8 10 0 6
Romède 0 3 0 1 0 4
Soloire 4 1 8 10 0 4
TOTAL 18 26 75 35 5 66

Types d’ouvrages par entité géographique

2.1.4. Analyse diachronique

N’ayant pas pu retrouver de manière exhaustive les cartes ou plans des travaux hydrauliques des années 1960 à 1980, nous avons choisit de travailler sur les plus vieilles cartes suffisamment précises pour pouvoir comparer le tracé de cours d’eau. Notre choix s’est ainsi porté sur le cadastre dit « Napoléonien » datant des environs de 1820 – 1830 (selon les communes). Ce sont les planches cadastrales les plus anciennes, elles sont parfois consultables directement dans les mairies (qui en disposent normalement d’un jeu parfois mal conservé) et sinon auprès des Archives Départementales qui depuis commencent à généraliser leur numérisation (déjà au format numérique en Charente).

Ce fut là un travail très fastidieux :

  • photographie de chaque planche présentant des cours d’eau (pour le 17) ;
  • ou sauvegarde du fichier numérisé (pour le 16) ;
  • géoréférencement de chaque image sur le SIG du SYMBA (correspondance entre la BdOrtho et les images) ;
  • déformation des photos (pour le 17) ;
  • et enfin numérisation du tracé du cours d’eau.

Nous avons pu tirer de précieuses informations sur les travaux de rectifications réalisés sur le réseau hydrographique. Le Tourtrat et le Briou sont les exemples les plus probant de ces interventions.

Par contre, ce travail de cartographie historique ne permet pas d’appréhender le tracé des cours d’eau avant la construction des moulins bien souvent antérieure. D’ailleurs, lors de problèmes repéré aux abords d’un moulin, de par sa présence, nous savons que le cours à subi des modifications de son fait… le diagnostic est donc relativement simple, mais celle du tracé originelle reste pour l’instant une énigme. Reste alors peut-être à retourner aux Archives départementales au cas par cas… mais ces lieux sont bien difficile à cerner et à apprivoiser pour la technicienne de rivière que je suis.
Un de nos élus, féru d’histoire nous a également apporté des cartes de Blau (datant de 1640). Ces dernières présentent un réseau hydrographique bien moins ramifié qu’actuellement. Y est également absent le Dandelot confirmant ainsi la thèse du canal créé de toute pièce (par les Hollandais) pour la construction des moulins. Nous devons toutefois rester prudent car la précision des cartes semble assez aléatoire… il pourrait donc également d’agir d’un oubli.

2140_TraceEn1820

2000_Blau1640_xaintonge_recadLa carte de Cassini (1850) n°102 de Saintes, présente effectivement déjà les moulins mais le tracé est trop peu précis pour apporter des informations fiables au degré de précision que nous avons dans le cadre de la présente étude.

2000_cassini1850

2.1.5. Connaissances environnementales : zonages

Le territoire étudié est couvert par différents types de zonages :

  • Biologie, faune et flore : Natura 2000 : ZICO, ZPS, ZSC, ZNIEFF 1 et ZNIEFF 2
  • Paysage et patrimoine: sites inscrits et sites classés
  • Environnement : zones vulnérables
  • Qualité eau portable : Aires d’alimentation des captages prioritaires
  • Continuité écologique : Liste 1 et Liste 2 (art. L.214-17 CE)
  • Milieux aquatiques : décret frayère (R.432-1 CE)

2.1.6. Enjeux anthropiques : zones inondables

Enveloppes de zones inondables (DDT16 - DDTM17)

Enveloppes de zones inondables (DDT16 – DDTM17)

Les secteurs ne sont pas délimités de manière homogène sur l’ensemble du territoire. Ainsi en Charente-Maritime et sur le bassin de la Soloire, ce sont les zones de crues fréquentes et de crues exceptionnelles qui ont été délimitées. Sur l’Antenne aval (partie en Charente), les zonages dépendent de la hauteur d’eau : « de 0 à 1m » et « supérieur à 1m ».

Il ressort toutefois 3 secteurs assez distincts :

  • la Saudrenne ;
  • l’Antenne entre Matha et Prignac ;
  • la Soloire médiane.

Ces trois secteurs sont dépourvus de zonage pour les crues fréquentes qui se confirment par nos observations de terrain : les débordements y sont effectivement relativement rares. Ces tronçons de cours d’eau ont été particulièrement impactés par les travaux hydrauliques (recalibrage, rectification,…).

Nous pouvons également repérer sur cette cartographie le marais de Saint-Sulpice où l’enveloppe des crues fréquentes (sur le secteur de l’Antenne médiane) est la plus large. Cette zone de surstockage est gérée avec le moulin de Préziers pour les crues allant jusqu’à la décennale. Cela nous permet ainsi de préserver le secteur plus vulnérable de Javrezac situé plus en aval.

2.1.7. Définition des enjeux : traitement et synthèse des données

Les données précédemment présentées, et notamment celles concernant l’inventaire de terrain des cours d’eau ont permis de réaliser l’atlas cartographique de l’état des lieux (exemples de carte ci-dessous : ripisylve et état des lieux). Cet atlas reprend les principaux paramètres inventoriés, qui font l’objet d’une analyse détaillée par paramètre au paragraphe « 2.3.2 Données répertoriées » du présent rapport.

Exemple de carte d'état des lieux

Exemple de carte d’état des lieux

Exemple de carte d'état des lieux de la ripisylve

Exemple de carte d’état des lieux de la ripisylve

Exemple de cartographie des enjeux

Exemple de cartographie des enjeux

Chaque commune s’est donc vu destinataire de l’ensemble de ces cartes accompagnées des cartes et de la table d’inventaire des enjeux sur son territoire (qui est la lecture de l’état des lieux faite par la technicienne de rivière) :

Exemple de table d'inventaire des enjeux pour la commune de Matha

Exemple de table d’inventaire des enjeux pour la commune de Matha

C’est dans cette table d’inventaire des enjeux que chaque était invitée, par une note de 0 à 3 dans la colonne « avis » à nous retourner la priorisation des enjeux sur son territoire.

Ce sont au total 657 enjeux qui ont été identifiés sur le territoire (hors enjeux de type bâti en zone inondable), en voici le détail ci-dessous :

Type et quantification des enjeux sur le territoire

Type et quantification des enjeux sur le territoire