Les problématiques à traiter et les objectifs visés


1.5. Les problématiques à traiter et les objectifs visés

Le SYMBA a réalisé un premier Plan de Gestion des Ripisylves duquel a découlé le Programme Pluriannuel de Travaux 2005-2011. Ce programme portait exclusivement sur la ripisylve : son entretien et sa restauration. Y avaient également été intégré en cours de route des travaux d’arrachage et de traitement (tests sur Renouée et d’écorçage sur Érable negundo) des plantes envahissantes.

Depuis 2004-2005 (élaboration du 1er PGR) la connaissance et la politique de gestion des cours d’eau ont évolué très rapidement : DCE, LEMA, SDAGE,… appelant ainsi les structures gestionnaires à engager des réflexions sur des thématiques bien plus variées que celle de la ripisylve. La notion d’atteinte d’un objectif de bon état écologique a également été introduite ainsi que de nombreux questionnements sur la continuité écologique et l’hydromorphologie.

Afin de répondre au mieux à ces questionnements de plus en plus variés, le SYMBA a choisit d’orienter ce 2nd Plan de Gestion des Rivières (et non plus uniquement le « R » de ripisylve) vers la connaissance du fonctionnement « global » du cours d’eau. L’idée est d’en comprendre les mécanismes, les équilibres mais surtout de pouvoir s’expliquer les dysfonctionnements observés. Cette prise de recul permet d’agir sur les causes des dysfonctionnements améliorant de fait l’efficacité des opérations projetées.

C’est en croisant ces nouvelles demandes avec notre connaissance des problématiques locales que nous avons défini le contenu de l’état des lieux.

La force motrice de l’eau à longtemps été une source d’énergie utilisée par les nombreux moulins existants sur nos bassins pour moudre le grain, scier les bois ou fabriquer la pâte à papier. C’est ainsi que de nombreux ouvrages ponctuent le réseau hydrographique et l’anthropise de différentes manières :

      • construction de biefs (création et complexification du réseau hydrographique) et de canaux d’amenée de l’eau (Dandelot, Rivière de Chazotte);

      • impact sur la pente et les faciès d’écoulements.

Cette énergie motrice des cours d’eau a été abandonnée mais les sites n’ont pas été remis en état. L’arrêt des manœuvres d’ouvrages découlant de ces abandonts engendre bien souvent des problèmes liés au stockage des sédiments dans les retenues ainsi que des obstacles au franchissement piscicole.

D’autres problématiques notamment liées aux travaux récents (années 50 à 80) sont connues de tous comme :

      • la modification du tracé et/ou du gabarit du cours d’eau ;

      • la création d’ouvrages hydrauliques en découlant : soit pour augmenter la capacité d’écoulement en période de crue (remplacement des déversoir fixes des moulins par des ouvrages à clapet), soit pour maintenir l’eau un peu plus longtemps en étiage (construction d’ouvrages à clapet de pleine rivière).

Ces opérations ont eu lieu lors de la modernisation et de la mécanisation de l’agriculture qui ont engendré de grands changement culturaux : passage d’une activité agricole d’élevage à des cultures céréalières. Les abords de cours d’eau alors en prairies sont progressivement cultivés mais trop souvent submergés. C’est ainsi que les premiers cours d’eau ont été reprofilé et/ou rectifié afin de limiter l’inondation des ces terres avec également en vue de réduire l’inondation des zones urbaines.

Dans les années 80, la modernisation s’est achevée par l’irrigation des cultures, prélevant l’eau au plus près des rivières et aggravant encore l’étiage des cours d’eau.

En fonction de ces connaissances, 3 grands domaines ont donc été décrit lors de la phase d’état des lieux du Plan de Gestion :

      • la ripisylve : poursuite des missions des maîtres d’ouvrages dans ce domaine ;

      • la dimension physique des cours d’eau : analyse diachronique du tracé des cours d’eau entre 1820 et aujourd’hui (moulins, modifications de tracés et rectifications), cartographie des habitats (homogénéisation des faciès suite au recalibrages et rectifications), forme et hauteur des berges (incision de lit successives) ;

      • les ouvrages hydrauliques : leur incidence et celle de leur (non)-manœuvre éventuelle sur le transport sédimentaire, la difficulté de leur franchissement (anguilles & salmonidés).

Ces différents paramètres d’observation nous ont été précieux lors de l’inventaire des enjeux. Grâce à tous ces paramètres, nous arrivons bien souvent à expliquer l’origine des dysfonctionnement.